Quand tu cries victoire trop tôt, tu te prends une claque, et parfois, les autres trinquent.
Il rassemble ses courses du jour, range soigneusement chaque fruit. Il contrôle toutefois si tout est comestible, jetant ce qui ne peut tenir assez longtemps. Une fois la tâche accomplie, il rentre chez lui en toute discrétion. Son vrai chez lui, pas là où il a rangé les victuailles. Il se fait tard, il vient se blottir auprès de sa chérie qui a déjà nourri les enfants, qui sont déjà tous emmitouflés dans leur confort pour passer la nuit. Avant même qu'il puisse s'endormir, elle prend soin de le renifler pour s'assurer… et bien que tout soit comme il se doit et qu'aucune odeur inconnue ou nouvelle n'apparaisse.
Le lendemain, notre cher ami forestier quitte domicile et épouse de bonne heure, sans la réveiller. Mais ce n'est que 30 minutes plus tard qu'il revient tout énervé chercher sa tronçonneuse et ses gants qu'il a déchargés la veille. Son épouse, maintenant réveillée, lui lâche un : Bonne journée mon chéri, j'espère que tu n'as pas oublié la moitié de ton cerveau sur l'oreiller.
– Comment cela, la moitié ? rétorque l'homme.
– Et bien oui, cette fois-ci, tu n'es pas parti en pyjama !
– Ahah, fait-il en guise de réponse avant de sauter dans son 4x4 aussi haut que lui. Rira bien qui rira le dernier, pense-t-il.
À ce moment-là et par la suite, il ne su jamais que son épouse venait de boire son café salé à souhait…
– Phouah, qui a mis du sel dans ma sucrière ??
Quand sa fille adoptive descend prendre son petit déjeuner, sa mère la réprimande directement. Même pas un bonjour et sans préambule. La jeune fille de 15 ans éclate de rire en apprenant ce qui se passe.
Elle s'excuse rapidement, voyant le regard de sa mère, finalement adoptée en tant que telle, se durcir.
– Désolée maman, j'ai renversé la sucrière quand une noix m'a surprise en tapant la fenêtre. J'ai aperçu un écureuil qui les range dans la maison à oiseaux que papa a faite. Je me dépêche donc de remettre du sucre, mais je crois que je me suis trompée.
– Tu pourrais éviter de tout faire en même temps et te concentrer, ouvre tes yeux bon sang, on dirait ton père.
– Si je ne voyais rien, je n'aurais pas pu suivre l'écureuil jusqu'à son nid. Et en plus, j'ai même pris la bombe de peinture de papa pour marquer l'arbre pour m'en souvenir.
Toi, tu ne vois même pas quand tu me refiles tes sous-vêtements propres que ce n'est pas ma taille avec des grosses fesses…
– Oh tu veux te la jouer ainsi, dis-moi il est vers où cet arbre ?
– Ben vers la clairière à côté de la maison abandonnée, là où papa coupe les arbres et… Elle ne finit pas sa phrase réalisant ce qui risque d'arriver.
– Comme on dit, qui fait le malin, tombe dans le ravin, enfin pour le coup ça sera sûrement tes écureuils.
It's when you claim victory too early that you end up failing, and sometimes others pay the price.
He gathers his groceries for the day, carefully arranges each fruit, and checks if everything is edible, throwing away what might not last long. Once the task is done, he returns home discreetly. His real home, not where he stored the food. It's late, and he comes to snuggle up with his darling, who has already fed the children, who are all tucked in comfortably for the night. Before he can fall asleep, she makes sure to sniff him to ensure… well, that everything is as it should be and that no unknown or new scent is present.
The next day, our dear forester leaves home and wife early without waking her. But only 30 minutes later, he returns all upset to fetch his chainsaw and gloves that he had unloaded the day before. His wife, now awake, says to him, Good day my dear, I hope you haven't left half of your brain on the pillow.
– What do you mean, half? retorts the man.
– Well yes, this time, you're not leaving in your pajamas!
– Ahah, he replies before jumping into his 4x4 as tall as he is. He who laughs last, laughs best, he thinks.
At that moment and thereafter, he never knew that his wife had just drunk her coffee, salty to perfection…
– Phouah, who put salt in my sugar bowl??
When his adoptive daughter comes down for breakfast, her mother scolds her right away. Not even a hello and without preamble. The 15-year-old girl bursts out laughing upon learning what happened.
She quickly apologizes, seeing her mother's adopted gaze harden.
– Sorry mom, I spilled the sugar bowl when a nut startled me by hitting the window. I saw a squirrel storing them in the birdhouse dad made. So I hurried to replace the sugar, but I think I made a mistake.
– You could avoid doing everything at once and focus, open your eyes for heaven's sake, you look like your father.
– If I couldn't see, I wouldn't have been able to follow the squirrel to its nest. And besides, I even took dad's spray paint to mark the tree to remember.
You don't even notice when you give me your clean underwear that it's not my size with big buttocks…
– Oh you want to play it that way, tell me where this tree is?
– Well, towards the clearing next to the abandoned house, where dad cuts trees and… She doesn't finish her sentence realizing what might happen.
– As they say, who acts clever, falls into the pit, well in this case it will surely be your squirrels.
Elle quitta le couvercle d’une poubelle verte, au bord de la route, car une odeur plus attrayante, à 5 km d’ici, la poussa à prendre son envol. À 200 battements d’ailes par seconde, elle s’aida de la lumière du soleil pour se diriger à toute vitesse vers la forêt de cette vallée.
Soudainement, le soleil disparut au-dessus de ses ailes, la désorientant. C’était une voiture qui passait au-dessus d’elle. Au volant, surexcitée, elle conduisait à grande vitesse. Adrénaline, pouls à 70 battements par minute et morte de rire. En regardant son amie, elle se dit qu’elle était la plus chanceuse au monde de l’avoir rencontrée. Son amie cria soudainement, elle tourna le volant brutalement pour éviter un condor de 3 m d’envergure. La voiture quitta la route et se fracassa 5 mètres plus bas dans l’eau.
L’automobile, en quittant la route, sauva la vie d’un saule pleureur. En effet, un castor préparait son festin. Cet arbre vénérable de près de 45 ans avait déjà commencé à produire du tanin pour le dissuader. Se défendre contre un castor est plus ou moins faisable, mais pas contre une lourde chaîne venue cisailler sa chair pour remorquer le véhicule tombé plus tôt. Meurtri, c’est lentement que ses solides racines sortaient de terre.
Cette chaîne, composée de fer et de carbone, atteignait la fin de sa vie, 30 ans étant son maximum. C’est à mi-hauteur de l’effort qu’elle se brisa. Sa charge retomba à nouveau et roula. L’increvable, de son surnom, était composée d’anneaux ayant servi à sauver des vies, blesser des innocents et d’autres moins innocents. Créée artisanalement, une partie de son carbone se dissipa dans l’air lors de sa fracture.
Le carbone avait donné naissance à de nombreuses vies et était associé à de nombreux objets. Sa grande force lui venait de la grande étoile qui vivait non loin de ce système solaire. Il parcourut une grande distance et fut saturé de nombreux rayons solaires. Toujours présent, l’increvable n’était pas un surnom usurpé… la puissance des mots.
Sans conscience initialement, il fut doté d’une énergie subtile et légère, d’une fonction et d’une vertu par la force morale de celle qui l’avait façonné et nommé. L’increvable traversera le temps jusqu’à sa dissolution inéluctable, liée à sa particule réciproque d’antimatière, qu’il rencontrera. Et peut-être, après tout ce qu’il a traversé, subsistera-t-il encore et toujours à cette fatale rencontre, armé d’un petit plus improbable.
Rencontre qui ne devrait pas arriver sur Terre… enfin, pas naturellement.
She left the lid of a green trash bin on the roadside, as a more enticing smell, 5 km away, urged her to take flight. Flapping her wings at 200 beats per second, she used the sunlight to guide her swiftly toward the forest in the valley.
Suddenly, the sun disappeared above her wings, disorienting her. It was a car passing over her. Behind the wheel, overexcited, she was driving at high speed. Adrenaline pumping, her pulse at 70 beats per minute, she was laughing uncontrollably. Looking at her friend, she thought she was the luckiest person in the world to have met her. Her friend suddenly screamed, and she swerved the steering wheel sharply to avoid a 3-meter-wide condor. The car veered off the road and crashed five meters below into the water.
As the car left the road, it saved the life of a weeping willow. Indeed, a beaver had been preparing its feast. This venerable tree, nearly 45 years old, had already started producing tannin to deter the beaver. Defending itself against a beaver was more or less possible, but not against a heavy chain that came to slice into its bark while towing the vehicle that had fallen earlier. Wounded, its strong roots slowly began to rise from the earth.
This chain, made of iron and carbon, was nearing the end of its life, 30 years being its limit. Midway through the effort, it snapped. Its load fell again and rolled away. Nicknamed "The Unbreakable," it was made of rings that had saved lives, injured innocents, and others less so. Crafted by hand, part of its carbon dissipated into the air upon breaking.
The carbon had given rise to many forms of life and was associated with many objects. Its great strength came from the massive star living near this solar system. It had traveled a great distance and was saturated with many solar rays. Ever-present, "The Unbreakable" was no misplaced name… the power of words.
Without consciousness initially, it was imbued with subtle and light energy, with purpose and virtue, by the moral strength of the one who had shaped and named it. "The Unbreakable" will endure through time until its inevitable dissolution, tied to its reciprocal antimatter particle, which it will one day meet. And perhaps, after all, it has been through, it will persist, somehow surviving even this fatal encounter, armed with an improbable something extra.
An encounter that should not happen on Earth… at least, not naturally.
Te définirais-tu comme une simple personne libre de ses choix ou une somme de réactions annihilant ta volonté ?
Te souviens-tu quand tu tremblais de rage face à ce qui t’était arrivé ? De ta totale impuissance à agir ? Tout allait trop vite ! Réaction : trouver le responsable, toi ou l’autre !
Respires-tu cette tristesse de tous les jours ? Cette souffrance sourde d’un événement d’antan que ta mémoire occulte ? Réaction : y mettre un terme ou l'endormir encore et encore !
Conscientises-tu ton niveau de compétence ? Tes efforts n'effleurent guère l'excellence attendue par l’autre ou par toi-même. La barre est à la hauteur de ton impossible ! Réaction : nier l’évidence et poursuivre seul, ou forcer les autres à te reconnaître via ton désir devenu déviant !
N’as-tu pas cette peur aveuglante d’être abandonné et sans amour, incapable de voir ce qui saute aux yeux ? Tu crées ton propre calvaire dégénérant issu de ta trouille. Réaction : contrôler ton entourage, que tu fais fuir, ou jalouser ton prochain pour tout ce que tu crois manquer !
Tu peux compter sur une aide externe à l’esprit biaisé. Elle peut te montrer la route à suivre : Réaction : ne rien changer et continuer, ou innover en empruntant une route différente et voir ce qui se passe !
Ne trouves-tu pas la raison de ton désarroi ? Ton émotivité est si forte que ton cerveau est submergé. Voilà longtemps que tu ne décides plus, tu réagis. Une fois tes émotions distraites, entendras-tu les murmures de leurs origines ? Ou les battements de ton cœur qui ne souhaite qu’une chose… que tu t’aimes vraiment avant d’aimer les autres. Et s’aimer soi-même n’est pas uniquement s’apporter une récompense de dopamine, mais simplement ne pas s’abandonner.
Une fois que tu as fait à peu près le tri des causes, restent celles que tu ne peux percevoir. Celles qui influencent ton quotidien. Ce qui emplit dame nature : des êtres, une énergie subtile chargée de pensées, d’émotions. Tout ce qui est au-delà de tes perceptions. Ton œil ne perçoit que la lumière d’ondes de 390 à 780 nanomètres. Et notre oreille, entre 20 et 20 kHz. Le reste est là, on ne le sait pas, on ne le perçoit pas, et pourtant cela nous pousse à des réactions.
Would you define yourself as a simple person free in their choices, or as a sum of reactions annihilating your will?
Do you remember when you trembled with rage over what had happened to you? Of your total powerlessness to act? Everything was moving too fast! Reaction: finding the culprit, yourself, or the other!
Do you breathe in this sadness every day? This muffled suffering from a past event that your memory has obscured? Reaction: put an end to it or numb it again and again!
Are you aware of your level of competence? Your efforts hardly brush against the excellence expected by others or by yourself. The bar is set at the height of your impossible! Reaction: deny the obvious and keep going alone, or force others to recognize you through your now-deviant desires!
Don’t you have that blinding fear of being abandoned and unloved, unable to see what’s right in front of you? You create your own degenerating torment born from your fear. Reaction: control your surroundings, drive people away, or envy your neighbor for everything you believe you're lacking!
You can count on external help with its biased mind. It can show you the road to try: Reaction: change nothing and carry on, or innovate by taking a different path and see what happens!
Don’t you find the reason for your distress? Your emotions are so strong that your mind is overwhelmed. It’s been a long time since you made decisions, you simply react. Once your emotions have dissipated, will you hear the whispers of their origins? Or the beat of your heart, which wants only one thing... for you to truly love yourself before loving others. And loving yourself isn’t just about rewarding yourself with dopamine; it’s about simply not abandoning you.
Once you have roughly sorted through the causes, there remain those you cannot perceive. Those that influence your everyday life. What fills Mother Nature: beings, a subtle energy charged with thoughts and emotions. Everything that is beyond your perceptions. Your eye only detects light waves from 390 to 780 nanometers, and you ears between 20 and 20 kHz. The rest is there; we don’t know it, we don’t perceive it, and yet it pushes us to react.